阿尔及利亚合作的欧洲商业中心的海军拱门

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指出了圖像訪問阿爾及爾規劃信息

羅伯特·舒曼先生和歐洲的“歐洲不會在一夜之間發生,也順利......”

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commission européenne 欧盟委员会

Commission européenne: "Commission européenne"

Thursday, August 25, 2011

pourquoi l'angleterre refuse l'euro

La décision a étonné certains de ses partenaires : l’Angleterre a osé dire non à l’euro
Comment peut-on refuser une monnaie aussi unanimement appréciée par les marchés des changes ?

Mr Xavier Driencourt l’ambassadeur de France à Alger entretien EL WATAN

Dans un entretien accordé à El Watan, Xavier Driencourt, l’ambassadeur de France à Alger a largement commenté des sujets d’actualité régionale, particulièrement la crise libyenne. «L’Algérie n’est pas comparable même à la Tunisie, un pays proche», analyse-t-il au sujet du printemps arabe.

- La situation en Libye a évolué très rapidement ces derniers jours. Les rebelles sont à Tripoli.  Comment voyez-vous la suite des événements ?

Ce qui était vrai il y a quinze jours, où l’on parlait de dialogue politique possible entre les différentes forces politiques, est dépassé. Maintenant, les opérations militaires sont en cours en Libye. Mais ce qui est sûr c’est que la priorité est que les combats puissent s’arrêter, que les autorités quelles qu’elles s’appellent – le gouvernement provisoire ou le Conseil national de transition (CNT) – puissent maîtriser le processus, rétablir la sécurité dans Tripoli et dans le pays, s’attacher à la concorde nationale et puis à reconstruire le pays avec l’aide de tous ceux qui seront du côté de la Libye, à la fois les pays du groupe de contact qui va probablement se transformer en groupe des amis de la Libye et vraisemblablement des pays de la région, c’est-à-dire de la Ligue arabe et de l’Union africaine.

- L’Algérie a été remarquablement critiquée par le CNT qui, faut-il le signaler, a marché la main dans la main avec Paris dans son action armée lancée contre le régime d’El Gueddafi. Quelle est la position officielle de la France ?

La seule position officielle de la France que je connaisse, c’est ce qu’a dit M. Alain Juppé, lorsqu’il est venu à Alger, à M. Medelci et au président de la République. Il y a eu des explications de part et d’autre. Les Algériens ont donné certaines explications. Je m’en tiens à cela.

- La France souhaite-t-elle que l’Algérie reconnaisse le CNT, à l’instar des deux pays maghrébins que sont la Tunisie et le Maroc ?

Je crois que la position de l’Algérie, telle qu’on me l’a expliquée, est de reconnaître les Etats, pas les gouvernements. Il y a un Etat libyen qui sera dirigé par un gouvernement libyen, qui sera peut-être une émanation du CNT élargi. Je comprends que l’Algérie va plutôt inscrire sa position dans un processus régional avec l’Union africaine et la Ligue arabe. Mais, je n’ai pas l’impression qu’il y aura une action analogue à celle de la Tunisie ou du Maroc. L’Algérie avait encore jusqu’à ces jours-ci une ambassade à Tripoli, et il y a une ambassade de Libye à Alger. En passant ce matin, j’avais vu qu’il y avait de nouveaux locataires… Voilà, il y a donc à la fois des problèmes d’ordres diplomatique et politique qui relèvent d’une décision politique algérienne. En même temps par le fait même qu’il y ait une ambassade d’Algérie en Libye et une ambassade de Libye avec de nouveaux occupants à Alger, il y a des problèmes d’ordre pratique ou protocolaire… Mais enfin, l’histoire s’accélère d’heure en heure. Chaque chose en son temps. Et puis, comme l’Algérie se dit préoccupée par ce qui se passe en Libye et les implications sur sa frontière, j’imagine que les autorités réfléchissent et travaillent à d’autres évolutions du processus. Mais pour revenir à la question de tout à l’heure sur la France, je sais que M. Alain Juppé était en relation, très récemment, avec un certain nombre de pays, notamment le Qatar, pour envisager la possibilité de tenir une réunion avec ce qu’on appelle le groupe de contact au Qatar ou peut-être sans doute à Paris pour discuter de l’avenir de la Libye et de l’aide que pourront apporter un certain nombre de pays qui se sont engagés jusqu’à présent aux côtés du CNT.

- L’engagement précipité de la France en Libye était d’autant plus inattendu qu’il n’y a pas longtemps la visite d’El Gueddafi à Paris a mérité tous les soins et les honneurs réservés aux chefs d’Etat. Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?

Beaucoup d’autres ont reçu El Gueddafi… ! On a été, je pense, très marqué par les événements de Tunisie et d’Egypte. Et pour avoir assisté notamment à un colloque à Paris, qui a eu lieu fin avril à l’Institut du monde arabe sur ce qu’on appelait à l’époque, peut-être abusivement, «le printemps du monde arabe», M. Alain Juppé a dit qu’«on a peut-être eu tort, nous Français, de croire que la stabilité devait l’emporter sur la démocratie». Et dans le fond, certains pays occidentaux, pas seulement la France, ont privilégié la stabilité d’un certain nombre de régimes (en Egypte, en Tunisie et en Libye) par rapport aux besoins démocratiques. On n’a peut-être pas suffisamment été à l’écoute des peuples.

- Et que dites-vous à l’Algérie à ce propos ?

Ce n’est sûrement pas à nous de dire à l’Algérie ce qu’il faut penser. L’Algérie a une grande politique étrangère et une tradition diplomatique. C’est aux autorités algériennes de définir leurs orientations.

- Est-ce qu’il n’y a pas d’inquiétudes sur la situation sécuritaire au Sahel ?

Nous sommes très concernés, nous Français, parce que nous avons nos intérêts en Afrique. Non seulement par des intérêts économiques, mais aussi parce que pas mal de Français habitent dans ces pays-là (en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal, en Mauritanie). Nous avons des populations françaises qui y habitent. Nous sommes intéressés et impliqués par ce qui se passe dans cette région qui est devenue instable. Et puis, il faut reconnaître que ce sont les intérêts français qui sont le plus ciblés, que ce soit au Niger, au Mali ou ailleurs. Donc, nous ne sommes pas indifférents. Nous avions eu des discussions avec les autorités algériennes sur le Sahel et nous avons salué leur évolution politique et diplomatique sur la région.

- Permettez-moi de revenir à la question précédente sur le dialogue politique que vous menez avec l’Algérie compte tenu du printemps arabe. Le 14 juillet dernier, vous avez déclaré que vous soutenez les réformes politiques engagées en Algérie…

Nous avons des contacts réguliers avec nos interlocuteurs algériens, que ce soit sur la Libye ou sur les changements dans le monde arabe. Et nous avons dit que ce qui se passe en Libye est important.
On avait des divergences d’opinion assez larges sur l’intervention de l’OTAN. Quant au processus de réformes dans le monde arabe, on a parlé de printemps arabe. En fait, il y a eu «un hiver» en Tunisie qui a commencé en décembre et puis un hiver en Egypte…
Côté français, ou même côté européen, on a voulu – peut-être par simplification ou par commodité – mettre tout le monde ensemble. Ainsi, des politiques et les observateurs se sont dit que, comme il y a 20 ans, il y a eu la chute du mur de Berlin avec des dominos qui sont tombés les uns avec les autres, alors il est en train de se passer la même chose dans le monde arabe et c’est pour cela qu’on parlé d’«un printemps arabe», en disant finalement que ça va se produire un peu partout.
Mais en ce qui concerne l’Algérie, je crois que parler globalement du printemps arabe est une fausse «bonne idée». Parce que chaque pays a ses spécificités, on ne peut pas comparer l’Algérie à la Tunisie et encore moins à la Libye. En effet, le système de pouvoir n’est pas le même, le rôle de la presse est différent en Algérie de ce qu’il était en Tunisie, de ce qu’il a été en Libye, en Syrie… Mais aussi parce que l’Algérie a connu un certain nombre de bouleversements pendant plusieurs années. L’Algérie ne peut être comparée même à la Tunisie, un pays qui est proche. Donc chacun à son rythme propre. J’ai dit le 14 juillet que nous suivons et encourageons les réformes en Algérie mais que, évidemment, ces réformes se font au rythme propre algérien qui est différent de ce qu’il est au Maroc et en Tunisie ou dans des pays plus à l’est. Mais, il y a quand même un mouvement général, un élan, et aucun pays ne peut s’exonérer des réformes, pas plus le Maroc que l’Algérie ou les monarchies du Golfe. Il y a un facteur commun.


- Est-ce à dire donc que vous réfutez la lecture selon laquelle les sociétés des pays de la région exigent la démocratisation du pouvoir ?

Non. Je dis tout simplement que c’est un raccourci commode de dire qu’il y a un printemps arabe et que ça doit concerner tout le monde de la même façon.

- Et pourquoi pas ?

Parce chacun le fait selon ses propres modalités. De même qu’en Europe, les évolutions et les révolutions se sont faites dans divers pays de manière différente. La révolution française a débouché sur des déviations, en Angleterre ça été un processus plus lent, plus apaisé, plus collégial. Ce serait être présomptueux de dire que tout le monde doit faire la même chose, tout le monde doit avoir le même type démocratique et chacun aura un barème avec des notes ? On ne peut pas procéder comme cela.

- La semaine dernière, l’ambassadeur américain en Algérie a déclaré que la démocratisation des pays arabes arrange les intérêts américains. Peut-on dire la même chose de la France ?

Je ne vois pas très bien ce qu’on veut dire par arranger les intérêts... Je crois qu’on soutient les réformes parce que c’est dans l’intérêt des peuples de la région de suivre ces réformes, alors si cela nous arrange accessoirement, c’est tant mieux.

- En fait, la France a-t-elle abandonné la théorie de stabilité des régimes au profit de leur démocratisation ?

C’est peut-être là aussi un raccourci abusif. Je crois que tout pays, la France, comme les Etats-Unis, l’Algérie ou d’autres, ont intérêt aussi à une certaine stabilité. On a constaté avec ce qui s’est passé depuis le mois de janvier que la stabilité n’est pas le seul critère. Et que la démocratie si elle peut se conjuguer avec la stabilité c’est encore mieux.

- Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, a effectué plusieurs visites en Algérie ces derniers mois pour relancer la coopération économique entre les deux pays. A-t-on fait bilan de ces actions ?

Il est important de mettre en perspective le fait que nous allons être à la veille d’élections législatives en Algérie et d’élection présidentielle en France en 2012. Et, si l’on essaie de faire un arrêt sur image, on se rend compte que l’on est passé par des phases complexes ces dernières années. Il y a eu la période chaleureuse de Jacques Chirac en 2003 et 2004. En 2005, la loi sur la colonisation a créé des difficultés dans nos relations bilatérales. Après son élection en 2007, le président Sarkozy a consacré ses deux premiers voyages à l’Algérie. Le Premier ministre, François Fillon, est également venu en Algérie.
A mon arrivée à Alger, il y a eu rupture. Je suis arrivé au mauvais moment. Il y a des difficultés comme l’affaire Hasseni, celle des moines de Tibhirine, la liste noire aérienne, les questions de repentance, le film Hors-la-loi, et j’en passe. C’était une période de relative glaciation pendant deux ans. Depuis octobre 2010, il y a eu expression de volonté de part et d’autre de faire une sorte de «Reset» informatique. Il faut qu’on se dise des choses pour essayer de repartir de bon pied. Des personnalités telles que Valls, Chevènement et Plantu sont venues en Algérie pour essayer de passer des messages et pour ne pas rompre les ponts. Il a été décidé en haut lieu de l’Etat, et des deux côtés, de regarder les choses positivement. Nous avons des désaccords sur un certain nombre de choses.


- Par exemple ?

Les questions dites de repentance, sur un certain nombre de dossiers économiques, sur les visas. Il y a des tas de sujets. On peut en trouver tous les jours. On sait qu’ils existent mais cela ne va pas nous empêcher de parler d’autres dossiers, notamment économiques. Il y a décision de nommer des deux côtés un coordinateur pour essayer de booster les relations économiques. On a abusivement présenté Jean-Pierre Raffarin comme «Monsieur Algérie».
M. Raffarin est chargé uniquement des dossiers économiques. Dans le contexte actuel, les difficultés que connaissent la Tunisie, l’Algérie et d’autres pays de la région sont liées – c’est commun – à la crise de la jeunesse.
Une jeunesse qui exige de plus en plus de choses. Elle réclame des emplois, des logements, des connexions internet, etc. Aujourd’hui, tout le monde est connecté aux standards internationaux. Il serait bien – tant mieux si cela arrange nos intérêts – de répondre aux besoins de la société en aidant l’Algérie à créer des emplois. Dans ce domaine, les entreprises françaises peuvent apporter leur contribution. Cela arrange autant les intérêts de nos entreprises que ceux de l’Algérie (…)  Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a donné à Claude Guéant (?), une liste de dossiers économiques qu’il voulait voir aboutir comme Alstom, Saint-Gobain, etc. Sur douze dossiers, dix ont été réglés définitivement.


- Et qu’en est-il à propos du dossier de Renault ?

Il y a encore deux dossiers en cours de discussion. Les dossiers de Renault et Total sont plus compliqués que les autres. Il s’agit de gros dossiers. Pour Total, l’investissement est estimé à 4,5 milliards d’euros.

- Quelle est la difficulté avec Renault ?

Il s’agit de questions techniques liées à des besoins en gaz. Ce n’est pas lié au prix. Cela a trait à la capacité de l’Algérie de fournir un type particulier de gaz. C’est trop compliqué pour moi. Il y a aussi des difficultés pour la localisation du projet. L’accord a été signé en 2007, lors de la visite de Sarkozy. L’accord est arrivé à échéance fin juillet 2011. L’idée est donc de le proroger pour ne pas laisser tomber le projet. Le projet Renault est stratégique pour l’Algérie. Il ne s’agit pas de créer une usine mais une filière industrielle. Ce qui est quand même plus compliqué. Cela implique toutes les sphères économiques. Il y a à la fois l’importation des produits pour fabriquer des voitures, la commercialisation, la sous-traitance, la localisation d’une usine… C’est un sujet compliqué qui n’est pas réglé.

- Renault et Total tiennent-ils à leurs projets en Algérie ou vont-ils abandonner ?

Quand j’ai rencontré les responsables de ces deux groupes fin juillet, ils m’ont dit qu’ils tiennent à leurs projets en Algérie et qu’ils n’envisagent pas de baisser les bras. Pour Renault, il y a une volonté politique de part et d’autre pour faire avancer, et si possible faire aboutir ce projet. C’est un projet structurant pour l’Algérie.
Il est important pour ce pays d’avoir une filière automobile. Il y a des problèmes d’ordres commercial, industriel et financier qui se posent pour le projet et qui sont plus compliqués qu’on le pense. Pour Total, je crois que cela est lié à une réflexion entreprise en Algérie sur l’avenir de l’industrie pétrochimique. C’est plus compliqué pour Total. Jean-Pierre Raffarin a reçu une deuxième lettre de mission du président de la République. Il s’agira pour lui de reprendre les dossiers qui n’ont pas abouti et se charger des autres projets. Il y a une volonté du côté français de contribuer aux investissements en Algérie…


- On reproche souvent aux entreprises françaises de faire plus de commerce que d’investissement !

On me dit toujours cela ! Le nombre d’emplois créés par les entreprises françaises en Algérie est important. Idem pour les projets nouveaux mis bout à bout. Alstom, qui s’est chargé du tramway d’Alger, importait ses rames de France et d’Espagne. Alstom va, à partir de maintenant, construire avec Ferrovial des rames à Annaba. Cela donne à l’Algérie un savoir-faire industriel et contribue à créer des emplois dans la région de Annaba. C’est bénéfique pour Alstom également puisqu’il existe dix-huit projets de tramway en Algérie : à Oran, Sétif, etc.
Les Algériens préféreront acheter les trames construites à Annaba que d’importer. C’est gagnant-gagnant. Il ne faut donc pas dire que les entreprises ne font que le commerce (…) Rien que pour le projet Total, 4500 emplois seront créés. La France ne dit pas je vais investir 5 ou 6 milliards de dollars en Algérie. Les entreprises françaises définissent leurs projets en Algérie et ce n’est qu’après qu’on fait l’évaluation financière.


- Il n’y a pas que la France qui a des relations économiques avec l’Algérie. D’autres pays comme la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, la Russie et d’autres sont présents. La France n’est-elle pas bousculée un peu ?

Il est évident qu’on se sent bousculé. C’est le jeu de la mondialisation. Notre idéal est d’avoir un marché captif en Algérie mais ce n’est pas le cas. On ne peut empêcher les Chinois, les Turcs, les Coréens d’investir. Il est nécessaire, côté français, de se mettre en ordre de bataille pour ne pas être trop bousculé. Notre part de marché en Algérie baisse d’année en année. En 2010, la part de la France dans le marché algérien était de 15,1%  contre 16,8% en 2007. La Chine est à 11%, l’Italie à 9,7%. Entre 2003 et 2007, notre part de marché est passée de 24% à 16,8%. Une perte de 7 points.

- Les négociations autour de l’accord de 1968 relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens et de leurs familles en France ont-elles avancé ?

C’est un sujet difficile et délicat. Cela concerne tout le monde. Il y a aussi la dimension humaine. En France, le sujet est compliqué, politiquement sensible, pas seulement en période électorale. Cela est lié notamment à la santé économique de la France et à des prises de position politiques. Le débat est devenu permanent alors qu’il était épisodique par le passé. Certains font des amalgames faciles entre taux de chômage et immigration. L’accord de 1968 avec l’Algérie est la suite des Accords d’Evian. Des avenants ont été ajoutés à cet accord. Des discussions ont été lancées en 2010 sur la révision de cet accord. C’était plus un tour de chauffe qu’autre chose. Nous n’avons vraiment pas commencé les discussions. Des équipes de négociateurs se sont rencontrées à Paris et à Alger en 2010 et en 2011.

- Pourquoi cet accord doit-il être révisé ?

L’évolution du flux migratoire relève du droit européen. Le dispositif français évolue avec le droit européen. L’Algérie est figée dans le cadre de l’accord de 1968. Il y a des articles plus favorables à l’Algérie dans cet accord que dans le droit européen. A l’inverse, il existe des éléments plus positifs dans le droit français et européen de 2011 que dans l’accord de 1968. Les deux pays sont demandeurs pour mettre les choses à plat. Il est important d’avancer.

- Pour le dossier des demandes algériennes de restitution d’archives, y a-t-il une évolution ?

J’ai remis des lettres au directeur des Archives nationales algériennes de la part de son homologue français pour installer des groupes de travail et pour échanger des documents dans la perspective de 2012. Les Archives algériennes souhaitent organiser des expositions sur ce qui s’est passé il y a cinquante ans (2012 coïncide avec le 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, (ndlr). Elles ont besoin de documents qui sont en France, par exemple le premier appel du FLN de 1954. Un tract subversif à l’époque. Il a été donc ramassé par les militaires français. 2012 est d’abord l’anniversaire des Algériens. Ce n’est pas un sujet qui sera à l’origine de contentieux avec l’Algérie. Si accessoirement on fera des choses ensemble, on s’en réjouira.

- Est-ce que toutes les archives seront dévoilées en 2012 ?

Il y aura levée du secret sur un certain nombre d’archives, notamment militaires. Là aussi, la question est compliquée. A part quelques archives classées secret militaire, toutes les archives sont consultables en France par les chercheurs (…) Nous avons restitué à l’Algérie toutes les archives antérieures à 1830, des archives dites ottomanes. Nous avons remis toutes les archives privées. Des archives qu’on peut retrouver dans des ventes aux enchères. Maintenant, pour les archives de souveraineté, qui sont des archives de l’Etat français parce qu’à l’époque il n’y avait pas d’Etat algérien, comme les circulaires ou les notes du préfet d’Alger ou celui de Constantine, nous les considérons comme internes aux Français. Nous avons des divergences avec les Algériens sur ce point. Ces archives sont consultables en France, notamment au centre d’Aix-en-Provence.

- Y a-t-il du nouveau par rapport au dossier des indemnisations des victimes des essais nucléaires français de 1960 dans le Sahara algérien ?

A propos la promulgation de la nouvelle loi sur les indemnisations, une commission,  composée de médecins, juristes, historiens, examine chaque dossier un par un. Des conditions sont précisées dans la loi et dans les textes d’application pour bénéficier des indemnisations. Cela concerne surtout les victimes militaires avec précision de périodes d’exposition et de types de pathologies.

- Le président Abdelaziz Bouteflika devait se rendre en France en 2009 pour une visite officielle. La visite a été annulée sine die. Aura-t-elle lieu ?

Cette visite est souhaitée. C’est aux Algériens de le décider. En 2009, nous étions dans la phase de glaciation. Cette période est dépassée. Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, lors de sa visite à Alger, a parlé de «particulière embellie» dans nos relations, le président Bouteflika a évoqué «les réelles avancées» alors que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a estimé qu’il y a «un nouveau momentum». Trois expressions positives.

- Partagez-vous le point de vue du socialiste François Hollande sur le passé colonial de la France en Algérie ?

François Hollande a dit : «Je souhaite que des choses soient dites franchement.» Tout le monde peut souscrire à cette phrase. Cela ne veut rien dire. La presse algérienne a écrit que si François Hollande sera élu président de la République, la France présentera des excuses à l’Algérie. Ce n’est pas ce qu’il a dit. En 2007, le président Sarkozy a dit aussi des choses en Algérie (il a déclaré que le colonialisme était injuste, ndlr)

- Compte tenu de l’accélération des événements au Maghreb et au Moyen-Orient, l’Union pour la Méditerranée (UPM) est-elle toujours d’actualité ?

L’UPM est d’actualité. Si tous les pays méditerranéens étaient aux mêmes standards démocratiques, il est évident que le dialogue serait plus facile. Mais, il faut reconnaître, ça ne marche pas…

- Hosni Moubarak, le président égyptien déchu, était vice-président de l’UPM…

Pour des raisons évidentes, le processus de l’UPM est bloqué. Des choses doivent être dites, pour reprendre l’expression de tout à l’heure. Il y a la réalité. On ne peut pas convoquer une réunion de l’UPM demain à Barcelone pour évoquer le flux migratoire. La priorité en ce moment est la stabilisation de la Libye et de la Syrie.

- Ce qui se passe en Libye devra-t-on l’appeler «le printemps libyen» ou «l’hiver libyen» ?

C’est de la sémantique ! Les choses évoluent tellement vite, on ne peut rien avancer sur l’évolution de la situation sur le terrain. La priorité est la fin de la guerre civile en Libye.
Ce n’est ni un printemps ni un hiver. La prochaine autorité, incarnée aujourd’hui par le CNT, doit stabiliser le pays
 
Ali Benyahia, Fayçal Métaoui

DEVENIR DE L’ALGERIE


ETAT DE LA SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE ET LE DEVENIR DE L’ALGERIE : 10 questions pour le gouvernement algérien

Dans le cadre des activités culturelles organisées par l’Institut des ressources humaines d’Oran, après mes amis notamment le Professeur Mustapha Chérif éminent philosophe ancien Ministre de l’enseignent supérieur et Ali Haroun éminent juriste ancien membre du HCE, j’ai eu l’honneur d’être l’invité par cette institution le 21 aout 2011 pour un large débat avec la société civile oranaise . J’ai axé mon intervention autour des liens indissociables entre le niveau des réserves de change et le niveau des réserves d’hydrocarbures notamment celles du gaz. Je suis parti du constat qu’en ce mois d’ aout 2011, malgré que l ’Algérie ait pompé entre 1962 et 2011 plus de 15 milliards de barils uniquement pour le pétrole, sans compter le gaz soit plus que les réserves actuelles estimées à 12 milliards de barils selon la revue financière Gasoil au 01 janvier 2010 , elle reste une économie totalement rentière , exportant 98% des hydrocarbures en dollars et important 75% des besoins des ménages et des entreprises , la plupart des entreprises publiques et privées fonctionnant avec des inputs importés , l’intégration selon des sources récentes du Ministère de l’investissement ne dépassant pas 10%. Paradoxe, pour un pays pétrolier et gazier et cela concerne d’autres produits pétroliers et gaziers, l’Algérie via les traders a importé 330.000 tonnes de gasoil seront importées en juillet et août 2011,le montant ayant déjà dépassé les 300 millions de dollars en 2009 et également de l'essence super sans plomb pour une quantité de 130 000 tonnes pour une valeur d'environ 130 M USD pour juillet 2011, avec autant de quantités en prévision pour le mois d'août. C’est que les discours des responsables algériens comme « les placements des réserves de change de l’Algérie à l’étranger sont sécurisés » occultent les vrais problèmes tant des impacts de la crise mondiale sur l’Algérie que des solutions pour y faire face. Aussi le débat avec la société civile a porté sur dix questions posées au gouvernement qui ne saurait occulter l’impact de la crise mondiale.

-Première question : fait surprenant le Ministre des Finances dans une déclaration à l’APS en, date du 13 aout 2011 indique qu’à fin 2010 les réserves de changes de l’Algérie étaient de 160 milliards de dollars alors que dans le bulletin numéro 13 en date de juillet 2011 de la banque d’Algérie, le montant des réserves est évaluée à 162 milliards de dollars y compris les réserves d’or, la presse financière internationale, l’ayant évaluées à 173,63 milliards de dollars fin juillet 2011.Par ailleurs concernant la dette extérieure( principal et intérêts ), le gouverneur de la banque d’Algérie devant l’APN fin 2010 annonçait 3,9 milliards de dollars alors que le Ministre des finances annonce 5,2 milliards de dollars. Pourquoi cette différence de 1,3 milliard de dollars et l’Algérie s’est –elle endettée à nouveau rendant urgent la synchronisation des données du Ministère des Finances et celles de la banque d’Algérie. Entre le 01 janvier 2011 et le 30 juillet 2011, quel a été l’accroissement des réserves de change et les données internationales sont –elles vérifiées ou fausses ? Pourquoi cette différence de plus de 11 milliards de dollars et ce manque de communication afin de faire taire les rumeurs dévastatrices traduisant le divorce Etat citoyen? Il ne suffit pas de dire, c’est une vérité élémentaire de l’économie publique que les réserves de change ne sont qu’une contrepartie de la masse monétaire, transformée en dinars. Dans ce cas ne faut-il pas que le gouvernement lève la confusion entre les réserves de change et le fonds de régulation des recettes( au 01 janvier 2011 4693 milliards de dinars) qui traduit la différence entre le prix réel du marché des hydrocarbures moyenne annuelle et la fourchettes des 37 dollars fixée par la loi des finances, fonds évalué en dinars. Tout dérapage du dinar par rapport au dollar monnaie de référence pour les hydrocarbures augmente artificiellement le fonds de régulation des recettes et la fiscalité pétrolière.. Le gouvernement ne fait-il pas un pari hasardeux sur un cours du pétrole supérieur à 100 dollars le baril à prix constants seuil minimum pour continuer dans l’actuelle dépense publique dont le déficit budgétaire est de 33,9% du PIB( environ 63 milliards de dollars US) et plus de 40% ans al loi de finances prévisionnelle 2012 et comprimer artificiellement l’inflation par des subventions.

- Deuxième question. Certes la valeur des importations dépasse pour 2010/2011 40 milliards de dollars mais le véritable document de référence doit être non la balance commerciale mais la balance de paiement qui inclut les mouvements de capitaux dont les services qui dépassent 11 milliards de dollars moyenne annuelle 2009/2011 ce qui porte le montant à plus de 51 milliards de dollars., Le FMI évaluant l’importation des biens et services entre 2011 à 2012 à plus de 54 milliards de dollars montrant que le passage du Remdoc où la traçabilité invoquée existe déjà au Crédoc a été un mauvais choix comme j’ai eu à le souligner entre 2009/2010, , tout en ayant pénalisé tout un tissu productif de PMI/PME ne s’étant pas attaqué à l’essentiel qui est la rationalisation de la dépense publique et son optimalisation Dans ce cadre, quel a été l’impact de la dépense publique 200 milliards de dollars entre 2004/2009 et 280 milliards de dollars entre 20108/2013 dont 130 de restes à réaliser montant de mauvais choix de projets, un gaspillage croissant des ressources financières du pays, les infrastructures absorbant actuellement 70% de la dépense publique n’étant qu’un moyen au détriment de l’entreprise et la ressource humaine pilier du développement ?
- Troisième question. Combien de réserves de change sont placées à l’étranger 80% comme l’affirmé le même Ministre des Finances devant les députés courant 2010 ? Dans quelles monnaies dollars, euros, yen, livres sterling 45%, en dollars, 45% en euros, 5% en livres sterling, 5% en yen selon certaines sources ou 80% en dollars selon d’autres sources sachant que 98% des exportations en devises (économie de rente) se font en dollars ? Dans quelles proportions entre bons de trésor américains, dans des banques centrales européennes, asiatiques, dans des banques internationales privées dites AAA dont certaines ont été décotées ? A quel taux d’intérêt et donc à quel rendement tenant compte du taux d’inflation mondial et des taux directeurs qui sont depuis 2009/2010 pour la FED ente 0-0,25%, relèvement de la BCE de 1,5% depuis avril 2011, ceux de la banque d’Angleterre 0,5% ainsi que celui du Japon qui tend vers zéro ? Affirmer que le taux est de 3% suppose un placement à moyen et long terme et non à court terme ? La leçon pour l’Algérie il est étonnant que la majorité des observateurs algériens s’appesantissent sur les réserves algériennes placées en bons de trésor américains d’environ 60 milliards de dollars et oublie que 75 milliards de dollars sont placées dans des banques centrales européennes ou dans des banques dites cotées AAA alors qu’il y a eu récemment avec la crise grecque dépréciation des obligations de bon nombre de pays européens et que certaines banques dites AAA qui ont été décotées ce qui entraine forcément des rendements faibles, voire négatifs pur ceux garantis par les Etats, ou pertes d’une fraction du principal si les banques ont fait faillite ?

-Quatrième question. Quelles sont les réserves d’or ? Le cours de l’once d’or a évolué ainsi : en moyenne annuelle 2001 de 300 dollars, 2004 de 400 dollars, 2005 de 600 dollars, 2008/2009 moyenne fluctuant entre 800/1000 dollars. En aout 2011, avec la crise grecque dans la zone euro et la crise de l’endettement américain, il a franchi plus de 1.800 dollar l’once. Pour l’Algérie le FMI l’a estimé à 173,6 tonnes fin 2009 une valeur d’environ 6,07 milliards de dollars au cours de 2009 soit 4,3% des réserves de change ? Ce montant a-t-il été augmenté depuis soit par d’autres achats ou la production aurifère de Tamanrasset ? L'or de l'Algérie, acheté essentiellement sous le règne du défunt Kaïd Ahmed, alors ministre des Finances (c’était un grand patriote et ministre des finances et je tiens à lui rendre hommage) n'a-t-il pas montré son utilité opérationnelle en temps de crise et si l’on avait acheté de l’or en 2008/2009 les réserves de change de l’Algérie en termes de parité de pouvoir d’achat seraient en aout 2011 de plus de 320 milliards de dollars US. Et le montant aurait été plus élevé si l ‘on avait acheté des actions dévalorisées fin 2008 dont le cours pour certains a remonté à plus de 300% courant 2011 ?

- Cinquième question- Les réserves de change de l’Algérie qui sont passées de 33,42 milliards de dollars en 2004 à 78 en 2007 à 110,6 en 2008, à 143,5 en 2009 et à 162 en 2010. Et 173 milliards de dollars début aout 2011 sont-elles un signe de développement ? Avoir des réserves de change en devises ou en or est une condition nécessaire, sécuriser l’investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d’environ 70% entre la valeur actuelle du dinar et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300 dinars un euro. Mais ce n’est pas une condition suffisante d’un développement durable et surtout provenant d’une rente, solution de facilité de la dépense monétaire sans impacts pouvant conduire au syndrome hollandais avec une corruption généralisée. Si la Chine a des réserves de change estimée à mars 2011 par les organismes internationaux à 3045 milliards de dollars dont 30% en bons de trésor américains ce qui permet d’éviter une chute brutale tant des bons de trésor que de la valeur du dollar en contrepartie d’exportation chinoise vers les USA , suivi du Japon 1140, de la Russie 525, de l’Arabie Saoudite 466, Taiwan 400, le Brésil 333, l’Inde 310, la Corée du Sud 307, la Suisse, 280, dont d’ailleurs une grande fraction, contrairement à l’Algérie sont placés en fonds souverains et une autre seulement en bons de trésor américain, des grandes puissances économiques comme l’Allemagne première exportatrice mondiale, a 221, la France 173, l’Italie 164, les Etats Unis d’Amérique première puissance économique mondiale trois fois le PIB chinois n’ont que 143 et le Royaume Unis 143 milliards de dollars.

- Sixième question. Quelles sont les réserves de pétrole ? Dans la Revue statistique sur l’énergie dans le monde daté de juin 2004 de British Petr oléum, le groupe anglo-américain réputé pour ses analyses et ses données chiffrées sur le secteur indique que la durée de vie des réserves pétrolières de l’Algérie serait de 16 /18 ans. De façon plus précise, pour cette revue, les réserves prouvées de brut du pays auraient été en 2004, de 11,3 milliards de barils, soit environ 1, 6 milliard de tonnes, représentent 1% des réserves mondiales. L’Algérie ayant produit en 2004 pour 1,8 million de barils/ jour de liquides, rapportée au niveau d’extraction du pays, la durée des réserves serait selon cette source de 16 ans au 01 janvier 2005 , donc restant à la date de 2011 environ 10 ans. Cela pose un vrai problème : entre-temps, y a t-il eu de découvertes significatives ou de réévaluations à la hausse des accumulations de brut dans les gisements? Dans le cas contraire l’Algérie sera un importateur net de pétrole à partir de 2020.


-Septième question. Quelles sont les réserves de gaz ? L’Algérie détient 2,37% des réserves mondiales prouvées de gaz naturel. Elle se classe à la dixième position avec des réserves mondiales. Elle est bien loin de la Russie, classée première, qui détient, e pas moins de 25,02% soit 47570 milliards de mètres cubes des réserves mondiales, l'Iran, (15%) le Qatar (10%). Les réserves de gaz naturel ont été consolidées toujours selon la revue internationale Gasoil à 4500 milliards de mètres cubes au 01 janvier 2010. L’Algérie fournit à l’Europe 25/30% de ses besoins en gaz naturel, ce qui représente 70% des exportations algériennes, étant le troisième fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège, le gaz représentant 40% des recettes en devises Quelle est la situation actuelle ? En dépit d’un redressement de situation en 2010 – 55,28 milliards de mètres cubes de gaz naturel exportés contre 52,67 milliards de mètres cubes en 2009, l’Algérie peine toujours à maintenir le niveau des volumes exportés au-dessus de 60 milliards de mètres cubes, un seuil qui était bien conservé entre 2001 et 2008. Il est entendu que la demande extérieure des hydrocarbures pour l’Algérie d’une manière générale sera fonction d’une reprise ou pas de l’économie mondiale et de l’évolution du cours du dollar. Rappelons la chute des cours en 1986 avec toutes les ondes de chocs politiques, économiques et sociales entre 1988/1994(rééchelonnement) et de près de 45%des recettes en devises de Sonatrach après la crise de 2008/2009Selon le gouvernement, la production de gaz naturel de l’Algérie, qui a connu en 2010 un recul de 2,4 % par rapport à 2009, devrait croître nettement d’ici 2014 avec l’entrée en production de nouveaux gisements gaziers. Ces exportations peuvent être renforcées par la mise en production de nouveaux gisements qui devraient renforcer les capacités de production de gaz naturel de près de 25 milliards de mètres cubes d’ici 2014 ce qui nous donnerait 80 milliards de mètres cubes gazeux pour 2014.


-Huitième question. Quel est l’impact de la révolution du gaz non conventionnel et de la forte consommation intérieure ? La production à un rythme rapide des gaz non conventionnels aux USA et en Europe n’explique t-il pas en partie cette situation alors que l’Algérie tablait sur des exportations de l’ordre de 85 milliards de mètres cubes pour 2011/2012, ce qui devient une impossibilité du moins pour cette échéance. Le temps étant de l’argent l’Algérie ne risque t- elle pas de perdre des parts de marché au profit d’autres concurrents ? Le prix du gaz non conventionnel, encore qu’existe un problème de la dégradation de l’environnement, grâce la technique du forage horizontal est actuellement de 4/5 dollars donnant les USA exportateur de gaz horizon 2020, ne freinera t-il pas l’importation de gaz algérien pour ne pas dire l’annuler où Sonatrach devait approvisionner la cote Est des USA ?Mais il faut être réaliste comme vient de me le signaler le 21 aout 2011 mon ami le professeur Jacques PERCEBOIS éminent expert gazier et directeur d‘un des plus grand centre de recherche en hydrocarbures en France que si les prix ont chuté sur le marché US (5$ par MBTU environ) ils sont de l'ordre de 8 $/MBTU en Europe et proches de 12 en Asie (du fait de Fukushima il y a une forte demande de gaz . Par ailleurs, où en est la consommation intérieure du gaz ? Selon le rapport de la CREG, hypothèse forte excluant l’abandon des projets programmés par le Ministère de l’énergie, la demande globale intérieure en gaz horizon atteindra 62,96 milliards de m3, soit un rythme d’évolution annuel moyen de 11,3% entre 2008 et 2013 et de 6,7% entre 2013 et 2018. Pour l’hypothèse moyenne cela approche 50 milliards de mètres cubes gazeux. Dans ce cas, cela ne pèsera t-il pas sur la capacité de l’Algérie à honorer ses engagements gaziers envers l’étranger en raison de l’augmentation de sa consommation interne d’ici à 2018. Les économies d’énergie supposant un nouveau modèle de consommation énergétique, une politique des prix plus rationnelle et le développement de sources alternatives d’énergie (le solaire) pour les besoins du marché national permettrait d’alléger la pression de la demande sur l’offre de gaz et donc pour l’Algérie d’honorer ses engagements internationaux.


-Neuvième question. Quelle est la durée des réserves de gaz ? Concernant le calcul de la durée de vie des réserves de gaz, il y a lieu de préciser que pour l’Algérie, fonction du cout de Sonatrach qui est un sujet tabou alors qu’il est déterminant pour déterminer sa rentabilité réelle, selon mes calculs, la rentabilité des installations de Medgaz( Espagne ) et Transmed( Sicile ) via l’extension de Galsi ( Sardaigne ) nécessite un prix de cession entre 9/10 dollars et pour le GNL 14/15 dollars. Le calcul des réserves et quelque soit le pays est fonction de l’évolution de la concurrence des énergies substituables , du cout et du prix international et non de découvertes de gisements physiques qui peuvent être non rentables. Ne pouvant pas compresser la demande intérieure en deçà de 50 milliards de mètres cubes gazeux entre 2011/2020, au risque de freiner le développement, compte tenu compte des exportations prévues et de la consommation intérieure (scénario moyen du CREG) , plus 85 milliards de mètres cubes d’exportation soit une production totale de 135 milliards de mètres cubes gazeux et presque 150 pour l’hypothèse forte du CREG , 10/15% des gisements marginaux selon les experts gaziers étant à soustraire car non rentables. En cas de l’hypothèse , d’un cout moyen de ¾ dollars la durée des réserves diminuant en cas d’accroissement et inversement en cas de baisse, d’un prix moyen de 14/15 dollar le MBTU pour le GNL s’accroissant ou baissant proportionnément selon le prix du gaz par canalisation( GN) , et selon les scénarios variables pour la cession du prix du gaz par canalisation nous aurons les prévisions suivantes : -prix du gaz 9/10 dollars le million de BTU par canalisation : 25 années de réserves ; -prix du gaz 4/5 dollars : entre 15/16 ans de durée de vie des réserves ; - en cas d’un prix supérieur à 15 dollars : la durée serait supérieure à 30 ans, les gisements marginaux devenant alors rentables. La durée de vie des réserves sera moins longue si les prévisions du Ministère de l’Energie d’exporter plus de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2020 se réalisent et si la consommation intérieure est plus importante que prévue du fait du bas prix de cession du gaz.

-Dixième question. Quelles perspectives ? Un débat objectif ne peu dissocier l’analyse des rendements des réserves de change des réserves d’hydrocarbures, puisque provenant de cette sphère, ainsi que de la stratégie future du développement au sein d’un espace de plus en plus mondialisé, afin de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle. Le vrai débat qui dépasse largement l’aspect monétaire, est de relancer la sphère réelle afin de créer des emplois créateurs de valeur ajoutée afin de diminuer les tensions sociales renvoyant à des facteurs politiques, sociaux et culturels du fait que le blocage est d’ordre systémique et pas seulement à des facteurs économiques. Là dessus, débat essentiel et stratégique pour le devenir de l’Algérie, le gouvernement actuellement est absent alors que la population passera de 36 millions à 50 millions sans pétrole dans 10/15 ans , sans gaz dans 25/30 dans le cas d’un scénario raisonnable. L’objectif stratégique pour l’Algérie, est la transition rapide d’une économie de rente à une économie hors hydrocarbures supposant une gouvernance renouvelée , la valorisation de l’entreprise et son support la ressource humaine, richesse bien plus importante que toutes les ressources des hydrocarbures , une Nation sans son élite étant comme un corps vidé de son sang , supposant de profondes réformes politiques et économiques solidaires. L’Algérie n’a pas d’autres choix, deux variantes. Première variante, où une transition démocratique pacifique grâce à un dialogue sans exclusive, entre les différentes forces sociales et économiques, une mobilisation citoyenne, une société participative tenant compte des bouleversements du monde et notamment du printemps arabe où les peuples ont vaincu l’ennemi le plus mortel, LA PEUR. Deuxième variante, ignorer la transformation monde, continuer dans une gestion autoritaire, administrative des années 1970, assimilant la population algérienne à un tube digestif que l’on croit calmer par la distribution de revenus sans contreparties productives, se refugiant dans l’élaboration de lois alors que l’Algérie a les meilleures lois du monde que contredisent quotidiennement les pratiques sociales, alors que le problème est ailleurs qui est une nouvelle régulation politique, sociale et économique. Cette dernière variante préparerait alors à terme une très grave déflagration sociale. Espérons que la raison l’emportera au profit exclusif de l’Algérie et d’une manière générale pour l’ensemble du Maghreb et l’Afrique dont l’intégration économique est une nécessité historique et économique face à la nouvelle configuration géostratégique mondiale.



Mr Abderahmane Mebtoul Réflexion

Alger presse gratuite


Avec le métro, dont l’ouverture est prévue pour la fin de l’année, les Algérois pourraient bien sacrifier aux joies de la presse gratuite. L’article 31 de l’avant-projet de loi sur l'information qui sera débattu le mois prochain à l'Assemblée populaire nationale (APN) autorise explicitement ce nouveau média.
Les éditeurs de journaux algériens y voient une double menace : la baisse des ventes de journaux et le partage du gâteau publicitaire.
Pour Redouane Boudjemaâ, enseignant à la Faculté des sciences de l'information et de la communication à l'Université d'Alger, « cela va pousser davantage les Algériens à ne pas acheter les journaux où il y a une certaine marge de liberté et de professionnalisme », confie-t-il au quotidien El Watan.
La presse payante à tout à craindre de cette éventualité, d’autant plus que « la presse gratuite est étroitement liée à l'industrie publicitaire », ajoute-t-il.
Les spécialistes y voient également un risque de déséquilibre politique, persuadés, au vu de l’enjeu médiatique et économique, que l’autorisation de diffuser un tel journal dans le métro d’Alger sera réservée aux éditeurs proches du pouvoir.
Agence Ecofin